Parmi les trois éléments fondamentaux de la vie – l’eau, l’air et le sol – ce dernier demeure souvent le moins exploré. Pourtant, il constitue un écosystème essentiel où la vie s’épanouit de manière remarquable.
L’Eau
L’eau, élément indispensable à la vie, agit comme le véhicule des éléments nutritifs vers les cellules. La molécule d’eau, constituée de deux atomes d’hydrogène et d’un atome d’oxygène, présente une polarité unique qui lui permet de transporter à la fois les cations (potassium, magnésium, calcium) et les anions (nitrate, phosphate, sulfate). Sa résistance à la disparition est remarquable, nécessitant une température d’ébullition d’environ 100°C
L’Air
Composé principalement d’azote, l’air est un milieu robuste, formé par des liaisons nucléaires difficiles à rompre. La pollution de l’air et de l’eau nécessite une intensité d’abus considérable pour briser définitivement les molécules. Au début du XXe siècle, la molécule d’azote a été rompue pour créer des nitrates, utilisés notamment dans la fabrication d’explosifs.
Le Sol
Contrairement à l’air et à l’eau, le sol est un complexe organo- minéral, extrêmement fragile. Il se compose de matière organique, telle que l’humus, et de matière minérale, comme les argiles. Ces composants sont maintenus ensemble par des liaisons électriques fragiles.
» Longtemps négligée, la science du sol remonte au XVIIe siècle avec l’ouvrage d’Olivier de Serres. Cependant, c’est au XIXe siècle que la véritable compréhension du sol émerge ».
Au cours des 7 000 dernières années, l’homme a cultivé la terre, entraînant la destruction de vastes étendues. Au XIXe siècle seulement, un milliard d’hectares ont été perdus, et un autre milliard depuis. Cette dégradation, due à une utilisation abusive et non durable, a entraîné une érosion catastrophique du sol. Le sol abrite trois règnes: animal, végétal et fongique. Ensemble, ils créent un environnement fertile, permettant l’absorption des éléments nutritifs par les plantes. La qualité du sol influe directement sur le terroir, donnant à chaque culture sa spécificité. La création d’humus, résultant de la décomposition des feuilles par la faune épigée et les champignons, enrichit le sol et favorise sa perméabilité. Les racines horizontales absorbent ensuite les éléments minéraux, tandis que les racines verticales transforment la roche mère en argile, contribuant ainsi à la formation du sol. Les vers de terre jouent un rôle crucial dans la création et la structuration du sol. Leur action oxygène le sol et favorise la solubilisation des minéraux, essentielle à la croissance des plantes. Cependant, leur population a considérablement diminué en raison de l’utilisation intensive de pesticides et de produits chimiques.
Pour mieux comprendre cette théorie, je laisse la parole au plus grand spécialiste de la microbiologie des sols, j’ai nommé Claude Bourguignon.